Le plus long voyage que nous ferons en tant qu'êtres humains est le voyage de la raison au cœur
Le chef Darrell Bob, gardien du savoir autochtone, citant un aîné, Angaangaq Angakkorsuaq de Kalaalit Nunaat (Groenland)

Qu'est-ce que l’Île de la Tortue ?

« Île de la Tortue » est le nom de ce qui est communément appelé » l’Amérique du Nord » dans les croyances traditionnelles de nombreux peuples des Premières nations. Elle est considérée comme le berceau des Premières Nations, les prédécesseurs des européens qui ont ensuite colonisé les États-Unis et le Canada. Le grand public est de plus en plus conscient de l’impact continu de la colonisation des peuples autochtones, des Premières nations, des Métis et des Inuits et de la nécessité de s’attaquer aux disparités sociales et aux injustices découlant des programmes coloniaux visant à intégrer les peuples autochtones dans les sociétés des colons européens.
Il est courant de dire que nos nations et nos peuples respectifs se trouvent "au" Canada ou "aux" États-Unis et qu'ils sont donc considérés comme assujettis aux juridictions de ces deux constructions politiques appelées "États" en droit international. Ce que nous exprimons rarement, cependant, c'est le point plus profond que ces deux constructions politiques de l'Europe de l'Ouest se trouvent sur et dans l'île de la Tortue, comme les nations originales de l'île de la Tortue appellent traditionnellement l'Amérique du Nord.
Pendant beaucoup trop longtemps, nous avons été conditionnés à accepter apparemment l'idée que les nations indiennes sont soumises à la juridiction politique et juridique des États-Unis et du Canada. Nous n'avons pas passé beaucoup de temps à développer le point de vue selon lequel les nations indiennes libres à l'origine sont encore libres à juste titre et que ces deux constructions politiques d'origine européenne sont dans et sur l'île de la Tortue. Même exprimer une telle idée semble fou à cause du conditionnement enraciné que nous avons reçu dès notre plus jeune âge, à savoir qu'en tant que nations et peuples autochtones, nous sommes incontestablement soumis aux diktats des sociétés dominantes.
Pourquoi il est important d'utiliser le terme Île de la tortue pour désigner Rébellion Animaule

La rébellion animale est l’union de ceux qui luttent contre le changement climatique et l’extinction des espèces et de ceux qui luttent pour la reconnaissance des intérêts des animaux (antispécisme). La rébellion animale encourage les actions pacifiques de désobéissance civile et une culture régénératrice et holacratique de soins entre nous et avec d’autres organisations.

Les luttes récentes autour de Standing Rock et de Kinder Morgan nous ont montré que la lutte pour la justice climatique est souvent menée par les peuples autochtones.
Dans leurs paroles et leurs actes, ils présentent une vision puissante de la gouvernance et de l'intendance autochtones des terres, des eaux et des ressources de la planète comme une alternative viable à la vision tronquée et aux systèmes brisés qui menacent notre avenir collectif. Avec des décennies et même des siècles de lutte pour les ancrer et Standing Rock pour les héberger, ils montrent la voie à suivre.
Dire que les peuples autochtones sont devenus les héros de ce combat n'est pas du romantisme de haut niveau. C'est la dure réalité. Les Premières nations qui ont signé des ententes avec Kinder Morgan sont aux prises avec une pauvreté écrasante - elles sont coincées entre un pipeline et un endroit difficile. Et au fur et à mesure que les droits des autochtones sont devenus plus formidables, les rachats financiers - jusqu'à 1 milliard de dollars par projet de combustible fossile - n'ont fait que s'accroître. Cela suggère une chose au sujet de la résistance des autres Premières nations : qu'elle est encore plus remarquable.
En conclusion, dans notre lutte pour la justice climatique, la justice sociale, la fin de l’oppression et l’éradication de toute souffrance inutile sur le territoire revendiqué par l’État canadien, nous voulons être solidaires des Premières Nations et reconnaître l’histoire du pays sur lequel nous luttons. L’utilisation du terme « Île de la tortue » est une façon symbolique de démontrer cette solidarité.
Note : nous n’utilisons le terme « Turtle Island » (Île de la Tortue) que pour notre page Facebook pour l’Amérique du Nord. Les groupes locaux individuels peuvent utiliser leurs noms locaux comme bon leur semble puisque la rébellion des animaux est un mouvement décentralisé.
Références :
‘Canada’ and the ‘United States’ Are in Turtle Island
In the fight for climate justice, indigenous people set the path – and lead the way
Who’s defending Canada’s national interest? First Nations facing down a pipeline
United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples
